Au revoir Papa, je t’aime

Tout d’abord, merci à vous d’être présents avec nous pour un dernier au revoir à mon papa. Merci également à tous ceux qui n’ont pas pu venir aujourd’hui, mais qui nous ont tant soutenus durant ces derniers jours.

Il y a une semaine, ma vie a pris un virage renversant. Mais dans cette tourmente, j’ai pu découvrir à quel point mon papa était un « grand homme ». En effet, quel sentiment de fierté de voir tant de personnes rendre hommage à mon papa. A la télévision, à la radio, dans les journaux, sur les réseaux sociaux, dans la rue … Je n’ai pas connu les grandes heures politiques de papa, mais à travers vos regards, vos mots et vos écrits, j’ai compris l’autre homme qu’il était et toute sa dimension humaine.

Quand je repense aux 20 années passées avec mon papa, les premiers souvenirs qui me reviennent sont ceux où, déjà très tôt, il m’emmenait partout avec lui : à la télévision, à la radio et même plus tard au sénat. J’adorais me balader de plateaux en plateaux et dans les couloirs du parlement. J’étais alors bien trop jeune pour me rendre compte du « très grand homme » qu’était mon papa.

1999, l’année la plus dure de sa vie. D’abord une défaite. Le premier coup dur. Un poste qu’il n’obtiendra pas. Puis deux mois après, une perte. Ma sœur, Laurie, nous quitte. J’ai trois ans et cela fait maintenant 17 ans qu’il y a un vide dans nos vies. Papa ne se remettra jamais de cette déchirure violente. Il va alors se retirer de la politique. En 2005, il subira un troisième et dernier coup dur, une chute. Papa passera des mois à l’hôpital. Un combat sans relâche.

Si je retiendrai quelque chose de mon papa c’est qu’il était un battant. La vie ne l’a pas épargné et pourtant, il s’est toujours battu avec, parfois, des hauts et des bas.

Ces derniers mois, j’ai eu l’occasion de vivre avec lui. On a partagé des moments de joie, de bonheur, et aussi de tristesse. Il m’aura surtout beaucoup fait rire. Son regard d’innocent quand je lui demandais ce qu’il avait prévu pour manger. Sa voix quand il criait sur le chat, qui j’en suis certain, ne demandait qu’à le pousser à bout et qui se fera, dorénavant, une joie de me rendre dingue. Quel homme, ce « Jacques », comme je l’appelais quand il m’énervait. Lors d’une discussion, il me confiait qu’il n’avait plus qu’une raison de vivre : sa famille. Et c’était ça, son combat actuel. Il ne vivait plus que pour nous, nos petits repas le dimanche midi chez Mamy avec toute la « Smala », comme il disait. Certains de ses amis ont eu la joie d’y prendre part, et je suis convaincu qu’ils seront d’accord pour dire que ça vaut le détour à Vottem.

Mon papa, je m’adresse maintenant à toi. Je te dis au revoir. Et dans ma tristesse, sache que j’ai une part de joie car je sais que tu es sur une nouvelle route. Tu vas pouvoir retrouver l’amour de ta vie, ma sœur, Laurie, ta fille qui te manquait tant. Remets-lui un gros bisou de la part de nous tous et un bisou tout spécial de ma part. Tu vas manquer à beaucoup de monde, ta famille et tes amis mais surtout à nous, Mamy et moi. Sache que ta maman t’aime énormément, et moi aussi.

Au revoir Papa, je t’aime.

Tom